La sueur des mains est peut-être celle que je connais le mieux. En effet, c’est celle que je connais depuis mes premières années mais aussi qui m’a gêné dès ces premières années. Je vous livre ici toutes les astuces que j’ai mises en place pour mieux vivre avec cette hyperhidrose des mains.
En fait, je crois qu’il n’y a pas d’astuce universelle contre la transpiration excessive des mains qui fonctionnerait en toute circonstance. Les astuces sont au contraire à adapter en fonction de chaque situation. Je vais donc présenter ce que je mets en place en fonction des contextes de la vie professionnelle, scolaire ou personnelle.
Écrire malgré la transpiration
Quel que soit notre âge et notre travail, on est amenés à écrire sur du papier régulièrement, en public ou non.
Remplir des formulaires en public
La situation peut-être la plus gênante que je rencontre encore régulièrement est celle où je dois remplir des formulaires papiers en présence d’une autre personne. Par exemple pour renouveler des papiers d’identités, ou toute autre démarche administrative. C’est d’autant plus gênant que souvent on ne peut pas anticiper la situation et prévoir ce qu’il faut pour ne pas tremper le formulaire qu’on nous tend.
J’arrive cependant toujours à m’en sortir en adoptant une écriture assez particulière, où je ne fais pas toucher ma main et la feuille. J’écris la main en l’air, seul une phalange de mon petit doigt est au contact minime de la feuille. J’écris extrêmement mal du coup, mais c’est ça ou rien. Et bien sûr, je dois essuyer m’essuyer sur mes vêtements presque entre chaque mot pour les gouttes ne tombent pas sur le formulaire.
Écrire sur l’ordinateur
Chez moi, aucun problème. Je prends une serviette où mes mains vêtements pour m’essuyer régulièrement.
Dans un contexte professionnel en revanche, c’est plus embêtant. La souris est très vite trempée. J’opte donc pour des feuilles d’essuie-tout ou du papier toilette doublé, que je trouve sur mon lieu de travail. Je m’en sers en m’essuyant avec, ou je la mets entre ma main et la souris. Et j’essuie bien sûr après mon passage.
Curieusement, personne ne m’a jamais fait de remarque même en me voyant faire cela. Bien sûr, il y a eu des situations où j’ai du éviter de me servir de l’ordinateur, n’ayant vraiment rien pour m’essuyer. Dans ce cas, je reporte à plus tard la tâche.
À l’école, éviter les taches d’encre
L’école a été une des périodes les plus gênantes. En tant qu’écolier puis collégien et lycéen, on doit quotidiennement écrire sur des cahiers. J’ai déjà abordé dans un précédent article témoignage sur pourquoi j’ai arrêté les traitements de l’hyperhidrose, mon astuce d’écolière pour arriver à ne pas trop gondoler les pages de mes cahiers.
L’option buvards pliés en 4 peut convenir pour des formes d’hyperhidrose légères. On met le buvard entre la feuille et la main qui écrit, puis on le fait glisser avec la main en même temps qu’on écrit. On devient rapidement très efficace, mais le buvard est très vite trempé, et la main toute colorée.
L’autre technique est celle de la règle en plastique. On la positionne aussi entre la main et la feuille de papier, et on la fait aussi avancer en même temps qu’on écrit. Puis, régulièrement, dès qu’elle est trop humide, on l’essuie sur… ses vêtements. J’ai utilisé cette technique durant presque 20 ans, c’est dire à quel point elle est éprouvée ! Et d’ailleurs, j’y ait encore recours quelques fois chez moi. Ou alors, je remplace la règle en plastique par un torchon éponge.
Écrire au tableau à la craie
Sûrement un de mes moins bons souvenirs de l’école. En math particulièrement. Non seulement il y avait le stress de passer au tableau devant tout le monde pour résoudre un exercice sans être volontaire, mais en plus, double peine : il fallait trouver une stratégie pour ne pas laisser des traces de craies dégoulinantes sur le tableau à cause de la sueur. Malheureusement dans ces situations je n’ai jamais trouvé d’astuces qui fonctionnent, à part m’essuyer très régulièrement sur mes vêtements de manière plus ou moins discrète.
Je pense que clairement au moins 50 % de mon attention était tournée vers comment masquer la sueur et m’en sortir plutôt que vers comment résoudre l’exercice de math ! Avec le recul, je me dis que ça aurait pu être bien que le profseur soit mis au courant, et que je sois dispensée de tableau à craie. Avec le tableau blanc en revanche, la sueur était moins visible.
Si un jour mes enfants sont atteints d’hyperhidrose, et qu’ils sont ok avec ça, je pense que je n’hésiterai pas à en parler à leurs professeurs pour éviter le plus possible ces situations assez humiliantes. Surtout à la période de l’adolescence, où l’on a déjà notre dose de préoccupations par rapport au regard des autres !
Serrer la main
En tant que femme, j’ai la chance d’être un peu moins amenée à serrer des mains dans la vie professionnelle que les hommes. Mais travaillant dans le secteur de la santé, cela arrive tout de même souvent, je dirais même quotidiennement. Pas d’astuce miracle personnellement : je m’essuie sur ce que je trouve juste avant, mais, clairement, la sueur est là, et, la plupart du temps, les gens s’essuient ensuite discrètement la main ! On s’habitue, et personne ne m’a jamais fait de commentaire.
Si j’en ai la possibilité, j’essaie aussi de me laver les mains et de bien les sécher juste avant de devoir serrer des mains. Cela fait que je transpire un peu moins au moment de serrer la main.
Conduire une voiture
J’ai un très mauvais souvenir de mes cours de conduite d’auto-école, quand j’avais 16 ans. Le moniteur ne me convenait pas, je me retrouvais souvent dans des situations très désagréables, jusqu’à en pleurer parfois. La transpiration des mains n’arrangeait rien à l’affaire. J’avais été obligée d’en parler au moniteur, car cela était extrêmement visible. Comme très souvent, les gens croient que c’est parce qu’on est stressé comme jamais, alors que c’est notre état de base !
J’avais donc toujours une serviette sur mes genoux, et j’essuyais très souvent mes mains. J’avais aussi essayé quelques fois de mettre des gants, mais la transpiration dégoulinait alors sur les avant-bras, ce qui était encore pire.
En voiture dorénavant, je prends aussi toujours une serviette, ou en cas d’oubli mes vêtements. J’essaie d’éviter les situations où je devrais conduire avec en passager quelqu’un qui ne connait pas ma petite particularité.
Donner la main malgré la sueur
Il s’agit d’un autre problème récurrent à l’école, où très petit on demande aux élèves de se donner la main. Plus on avance en âge et moins l’occasion heureusement se présente, à part dans les relations affectives. À part l’évitement, je n’avais trouvé aucune astuce pour ne pas être gênée à cause de la sueur dans ces situations.
Quant aux relations affectives, cela est très gênant effectivement durant les premières rencontres. Mais très vite on est obligés d’aborder le sujet. Je suis toujours tombée sur des personnes très compréhensives. Je n’ai donc pas eu à adopter d’attitude particulière par rapport à ça.

Faire de l’escalade
J’ai toujours adoré le sport à l’école, et je me suis toujours bien débrouillée quel que soit l’activité. Sauf une : l’escalade. Pourtant, j’aime bien ça. Mais clairement, ce n’est pas un sport pour quelqu’un atteint d’hyperhidrose.
La magnésie que mettent les grimpeurs pour ne pas glisser n’est absolument d’aucune aide pour quelqu’un atteint de transpiration excessive. Une seule solution : se résoudre à adopter un autre sport. Les gants ne sont pas en effet d’une grande aide car on perd en précision pour attraper les prises.
Bien sûr, il y a sûrement des situations qui m’ont échappé. N’hésitez pas à compléter en commentaire ce guide pratique qui porte sur comment survivre malgré la transpiration excessive des mains ! Pour les formes les plus sévères, et selon le contexte social et professionnel, on peut aussi se tourner vers des traitements de l’hyperhidrose palmaire. Voir aussi Miradry mains.
Et vous, avez-vous adopté certaines astuces ? Y a-t-il des situations non abordées ici pour lesquelles votre hyperhidrose palmaire a aussi été gênante ?
Si vous avez besoin de faire le point avec moi pour identifier les solutions contre l’hyperhidrose les plus pertinentes pour vous : je propose plusieurs prestations.
Et si vous souhaitez simplement être mis au courant lors de la publication des nouveaux articles sur l’hyperhidrose :
Bonjour,
J’ai trouve votre site en faisant des recherches sur les traitements de l’hyperhidrose et aussi pour voir ou en etait la recherche et les differentes etudes sur le sujet. C’est vrai que ce n’est pas facile d’avoir des infos a jour sur cette maladie d’autant que la plupart des sites sur ce sujet sont obsoletes et plus vraiment alimentes. Donc merci pour tout votre travail.
Apres en lisant votre article je me suis tout de suite reconnu. Je pense que toutes les personnes atteintes d’HH ont vecu les meme situations que ce soit a l’ecole, pour apprendre a conduire, serrer des mains etc.
Apres je suis peut etre un contre-exemple mais je vais vous contredire en disant qu’on peut faire de l’escalade meme avec des mains qui degoulinent ! Je grimpe depuis tout petit (aux arbres, sur les murs) et vers l’adolescence quand j’ai commence a transpirer des mains ca ne m’a pas empeche de commencer l’escalade (au mur du college d’abord). La magnesie aide vraiment meme si je devais en remettre apres chaque mouvement (ce qui fait qu’on se fatigue plus vite).
Apres avoir essaye tous les traitements possibles (l’ionophorese marche bien mais pour l’escalade ce n’est pas recommande car des qu’on a un petit bobo a la main et bien le courant electrique devient insupportable). La creme a base de chlorure d’aluminium attenue pas mal (on a plus les mains qui gouttent). Recemment j’ai essaye les injections de toxine botulique (botox) et la c’est le top : doigts bien secs et legere sudation dans la paume. Ponits negatifs: je constate une faiblesse musculaire au debut qui dure a peu pres 1 mois (pour une efficacite de 5/6 mois). Le prix dissuasif !
Voila tout ca pour dire qu’on peut faire de l’escalade (et meme a un tres bon niveau) quand on est atteint d’hyperhidrose. Le seul regret que j’ai c’est qu’a un moment de ma vie j’en aurai bien fait mon metier (moniteur d’escalade) mais ce handicap m’a fait douter (pas sur le fait que je puisse y arriver) mais que finalement ce n’etait pas un metier pour quelqu’un qui avait ce genre de “handicap”; raisonnement qui peut paraitre idiot mais ce n’est pas facile d’avoir confiance en soi avec cette maladie.
Voila donc si jamais ca peut aider une personne atteinte d’HH et qui souhaite faire de l’escalade : foncez !
Christophe
Bonjour Christophe,
Merci beaucoup pour votre retour. C’est super d’avoir un contre-exemple pour la pratique de l’escalade ! J’ai re-essayé encore cette semaine à faire du bloc, et même avec de la magnésie je n’y arrive absolument pas, cela glisse instantanément. Peut-être cela dépend-il de l’âge à laquelle on a commencé ? Et sûrement aussi de l’intensité de l’hyperhidrose.
Encore merci d’avoir pris le temps de commenter, votre message est la preuve que l’on peut arriver à faire bcp de choses malgré l’hyperhidrose.