J’ai déjà écrit à plusieurs reprises des articles sur le Miradry comme traitement contre la transpiration excessive des aisselles. Souvent présenté comme un traitement miracle, mais avant tout développé pour cacher des auréoles jugées comme disgracieuses sur des personnes ne souffrant pas forcément d’hyperhidrose, cette option thérapeutiques a comme tout traitement des effets secondaires possibles, souvent minimisés voire occultés par les professionnels utilisant le dispositif. Une publication vient de paraître en octobre 2020 pour signaler un nouvel effet secondaire du Miradry reporté sur un patient, et non encore décrit dans la littérature académique.
Sommaire
- Miradry : effets secondaires habituels et plus rares
- Un nouvel effet secondaire du Miradry : une maladie chronique de la peau
- Que penser du Miradry pour les personnes atteintes d’hyperhidrose au regard de cette nouvelle publication ?
Miradry : effets secondaires habituels et plus rares
Dans la première publication internationale consacrée aux Miradry, des effets secondaires ont été reportés. Il s’agissait d’effets mineurs qui duraient quelques jours à quelques semaines, et 6 mois au grand maximum :
- oèdème (gonflement) ;
- érythème (rougeur) ;
- gène.
Et plus rarement :
- diminution de la sensibilité ;
- disparition ou diminution de la pilosité ;
- apparition de nodules.
Suite à cette publication, le Miradry a reçu de la FDA une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. D’autres publications ont ensuite vues le jour et 2 d’entre-elles ont reporté des effets secondaires du Miradry rares mais beaucoup plus graves que ceux relatés dans la publication originelle. Il s’agit :
- d’une paralysie transitoire des nerfs médian et ulnaire, entrainant une perte de force et de fonction du membre supérieur ;
- d’une lésion bilatérale du plexus brachial : perte totale de mobilité et de sensibilité du bras, durant plusieurs mois.
Un nouvel effet secondaire du Miradry : une maladie chronique de la peau
Un homme de 31 ans a été traité par Miradry au niveau des aisselles. Un mois après le traitement, des nodules sont apparus au niveau des aisselles du patient. Ils étaient parfois suintants et douloureux, et disparaissaient parfois en laissant des cicatrices. Un an et demi après le traitement par Miradry, le patient avait environ 1 nouveau nodule par mois.
Il s’agit en fait d’une maladie chronique de la peau très probablement déclenchée par l’utilisation du Miradry. Il s’agit de l’hidrosadénite suppurée. Le mécanisme d’action du Miradry (déclenchement de réactions inflammatoires pour supprimer les glandes sudoripares) permet d’expliquer le développement possible de cette maladie.
Que penser du Miradry pour les personnes atteintes d’hyperhidrose au regard de cette nouvelle publication ?
Les dispositifs tels que le Miradry, utilisant des micro-ondes pulsées pour agir sur les glandes sudoripares, sont parfois source d’espoir pour les personnes atteintes d’hyperhidrose. Si la technologie s’utilise actuellement uniquement sur les aisselles, certains patient.es et même professionnel.les de santé espèrent que dans un avenir proche, d’autres zones atteintes par la transpiration excessive pourront être traitées : mains, pieds, voire même visage ou autres parties du corps.
Avant d’envisager un usage plus généralisé de ces technologies, il est sans doute sage d’avoir encore plus de recul sur les effets secondaires possibles. Cela fait seulement quelques années que le Miradry a reçu une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. On a encore peu de recul sur son ratio bénéfice-risque à moyen ou long terme. Même un décès peut survenir lors d’une prise en charge pour le Miradry, comme ça a été le cas pour une jeune femme de 23 ans en juillet 2021.
Les publications telles que celles relatées dans cet article sont importantes. Elles permettront aux futurs patients de bien connaître les risques potentiels auxquels ils et elles s’exposent, avant d’envisager l’utilisation du Miradry. En effet, il s’agit comme n’importe quel procédé thérapeutique, d’un traitement dont on doit évaluer l’intérêt au regard des risques possibles avant d’envisager son utilisation.
Pour certaines personne, la gène liée à l’hyperhidrose surtout au niveau des mains ou du visage pourrait valoir le risque de s’exposer à ces effets secondaires rares, selon leur propre estimation personnelle.
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Référence
L’article, en anglais, est en libre accès : Aleisa A, Feingold DS. Development of inflammatory nodules and scarring mimicking hidradenitis suppurativa after treatment of axillary hyperhidrosis using a microwave-based energy device. JAAD Case Rep. 2020;6(10):999-1000. Published 2020 Sep 19. doi:10.1016/j.jdcr.2020.03.006
Les photos présentes dans cet article de blog sont tirées de la publication.
Bonjour,
Tout d’abord merci pour votre site et vos articles; ils sont une source d’information incroyable.
Je suis en pleine hésitation j’ai une transpiration excessive des aisselles qui m’affecte vraiment au quotidien, j’ai beau prendre une bonne douche avec des savons spécialisé, gant de toilette etc etc la totale.. Une fois sorti de la douche il me faut a peine 30 minutes pour recommencer a transpiré sans aucune raison.. J’hésite a franchir le pas et effectué le traitement Miradry..
Cordialement
Bonjour, merci pour votre message 🙂
Vous êtes la seule je pense à pouvoir trancher, sur la base des informations factuelles que vous trouverez !
Bien à vous,