J’entends parler à pas mal d’endroits depuis quelques mois, sur internet, de cet appareil, commercialisé, et praticable uniquement par des professionnels de santé. J’ai cherché à savoir s’il y a avait des études étayant son (in)efficacité et son innocuité. En voici la synthèse en 2014 (voir cet article plus récent sur l’efficacité du Miradry à jour de 2019).
Une seule étude sur le Miradry
Sur la base de donnée des recherches médicales Pubmed, 6 études sont référencées sur le dispositif Daydry ou Miradry (les mots clés permettant de les trouver étant microwave device + hyperhidrosis et non Daydry ou Miradry, car ce sont ses noms commerciaux et non les terme génériques du type de dispositif).
Une seule permet d’étayer un peu l’efficacité de l’appareil. Elle a été publié en 2012, en voici un résumé succinct. Elle se trouve en accès libre et gratuit à cette adresse.
L’étude sur le Miradry : le dispositif est-il efficace contre la transpiration des aisselles ?
Elle concerne des patients souffrant d’hyperhidrose axillaire dont le score à l’HDSS est de 3 à 4 au début de l’étude. Ils ont été répartis en 2 groupes : un se voyant délivré 1 ou 2 interventions de Daydry (espacées de 2 semaines), voire 3 pour les non répondants après 30 jours. L’autre groupe reçoit 2 interventions dont la nature du placebo n’est pas vraiment décrite (apparemment leur peau est aussi anesthésiée, mais on ne leur applique pas d’appareil). Le critère de réussite est l’amélioration du score à l’HDSS qui passe à 1 ou 2 à 3, 6 et/ou 12 mois.
Les résultats sont les suivants : 30 jours après le traitement, le groupe Daydry a répondu à 89% contre 54% pour le groupe placebo (statistiquement significatif). A 3 mois, encore 74% de répondants, et 69% à 12 mois.
Et les effets secondaires du Miradry ?
Concernant les effets secondaires, il y en a eu dans 28 % des patients du groupe Daydry, et 13 % dans l’autre groupe. Les voici par ordre décroissant de fréquence : diminution de la sensibilité dans la zone des aisselles, douleur, œdème, problèmes cutanés, boutons, hyperhidrose compensatoire, autre. Ils ont été résolutifs en moyenne en 25 jours. De plus, deux cas cliniques parus dans les années qui ont suivi montrent des effets secondaires graves mais rares du Miradry, ainsi que le développement possible d’une maladie chronique de la peau suite à une séance de Miradry.
Les limites de l’étude sur le Miradry
Cette étude montre quelques limites parmi lesquelles :
– le manque de précision de la nature du placebo
– la non comparaison avec un traitement plus conventionnellement pratique dans le cadre d’hyperhidrose axillaire comme l’application d’anti-transpirants ou l’injection de toxine botulique. Notamment, par rapport à cette dernière, dont l’efficacité est plus étayée, quels sont les avantages en termes économique ? En terme d’effets secondaires ? En termes de durée d’efficacité du traitement ?
Depuis la parution de cette étude, de nombreux sites vantent les mérites du Miradry et proposent des séances en France et de par le monde. Ces sites contiennent souvent des informations fausses ou imprécises, qui ne s’appuient pas sur la littérature scientifique.
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