Vous souffrez de transpiration excessive axillaire, vous cherchez des renseignements sur l’ionophorèse des aisselles ? Je réponds à toutes les questions que se posent le plus sur ce sujet les internautes et les personnes qui me consultent.
Pour répondre à ces questions, je me base :
- sur ma veille régulière des études publiées dans la littérature scientifique internationale sur l’hyperhidrose ;
- sur mon expérience acquise ici.
Vous saurez ainsi :
- Est-ce que l’ionophorèse marche sur les aisselles ?
- Quel appareil d’ionophorèse et électrodes utiliser ?
- Si on peut se faire rembourser l’achat ou l’utilisation de l’appareil ?
- Quels sont les éventuels effets secondaires de l’ionophorèse ?
- Que peut-on faire d’autre si l’ionophorèse ne marche pas sur les aisselles ?
- Anti-transpirants
- Toxine botulique
- Médicaments
- Miradry
- Sympathectomie
- Laser, ultrason, radiofréquence
- Vêtements et autres astuces pour camoufler
1- Est-ce que l’ionophorèse marche sur les aisselles ?
Les personnes se tournant vers l’ionophorèse des aisselles souhaitent supprimer ou diminuer la transpiration dans cette zone. Cela fonctionne-t-il ?
L’efficacité de l’ionophorèse est moins étudiée sur les aisselles que sur les mains et les pieds. Voici ce que disent ces rares études.
Étude | Sujet | Conclusion |
---|---|---|
Thomas 2015 | Ionophorèse des aisselles | Sur 17 personnes : 24 % ont vu une efficacité ; 35 % n’ont pas vu assez d’efficacité ; 41 % n’ont vu aucun changement. |
Kacar 2014 | Hyperhidrose et ionophorèse des aisselles chez l’enfant | 84 % des enfants ont vu une efficacité (mais ce pourcentage inclu aussi les enfants traités au niveau des pieds et des mains) |
Voici comment se déroule une séance d’ionophorèse des aisselles :
- vous humidifiez les éponges entourant les électrodes ;
- vous positionnez les éponges sous les 2 aisselles ;
- vous allumez la machine et réglez le courant à l’intensité maximale supportable (généralement 5 à 10 Ma). La peau des aisselles est moins épaisse et plus sensible que celle des pieds et des mains,d’où l’utilisation d’un courant moins fort ;
- vous restez 20 minutes ainsi. Selon l’appareil que vous utilisez, vous devez au bout de 10 minutes inverser la polarité du courant ;
- vous recommencez au début au moins 3 à 7 fois par semaine.
On peut estimer que seulement 1/4 des personnes testant l’ionophorèse des aisselles voient une réelle efficacité.
2 – Quel appareil d’ionophorèse et électrodes utiliser ?
Tous les appareils d’ionophorèse ne sont pas compatibles pour les aisselles. Le fonctionnement reste le même par rapport aux pieds et aux mains :
- un boitier délivre un courant de ionophorèse sans danger pour le corps ;
- le boitier est relié par des cables conducteurs à un dispositif permettant de faire passer le courant de iontophorèse jusqu’aux glandes sudoripares ;
- ce dispositif est en contact avec de l’eau pour permettre le passage du courant.
Mais il y a une particularité : le dispositif se présente sous la forme d’électrodes et de sorte d’éponges à appliquer sur les aisselles. Les aisselles du fait de leur localisation ne peuvent pas être immergées dans l’eau.
C’est ce qui peut expliquer la moindre efficacité de l’ionophorèse des aisselles.
Voici les appareils que j’ai recensé pour cette zone du corps :
Pour le Saalio, veillez à bien prendre en compte les électrodes en plus. Il faut compter 61 euros de plus, que j’ai inclus dans le tarif ci-dessus.
À mon avis, il n’y a aucun intérêt à se tourner vers un modèle plus cher. Le fonctionnement est le même quelque soit la machine. Il n’y a aucune raison de penser qu’une machine est plus efficace qu’une autre car la technologie est la même.
Si vous souhaitez tester l’efficacité de l’ionophorèse également sur d’autres zones du corps (principalement mains et pieds), veillez à acheter directement un appareil qui propose des électrodes pour les 3 localisations ! C’est le cas de tous les appareils présentés dans cet article. Mais vous trouverez aussi un autre comparatif/avis des appareils à ionophorèse, plus détaillé.
À ma connaissance, il n’est pas possible d’acheter des appareils en pharmacie ou chez des revendeurs de matériel médical. Je n’en ai en tout cas jamais vu, mais peut-être peuvent-ils vous les commandez. Renseignez-vous auprès de ceux de votre localité si vous préférez acheter par cet intermédiaire. Sachez en tout cas qu’il n’y a pas d’appareil d’ionophorèse chez Darty.
Il est parfois aussi possible de louer un appareil à ionophorèse.
Idrostar, Ionomat (avis), Saalio et Dermadry (avis) sont les marques des 4 appareils d’ionophorèse pour les aisselles qu’on peut acheter facilement en ligne.
3 – Peut-on se faire rembourser l’achat ou l’utilisation de l’appareil ?
L’achat de l’appareil d’ionophorèse n’est pas remboursé en France. Ni par l’Assurance maladie, ni par la Sécurité sociale. Sa location non plus.
En revanche, l’Assurance maladie et les complémentaires santé peuvent prendre en charge des séances d’ionophorèse pratiquées chez un professionnel de santé habilité :
- kinésithérapeute ;
- podologue ;
- dermatologue.
Cet article recense les kinésithérapeutes (et autres professionnels) équipés d’appareils d’ionophorèse chez qui les séances peuvent être remboursées. Il vous faudra simplement avoir une prescription d’un médecin traitant ou spécialiste. Ensuite, vous prenez rendez-vous chez un kiné ou podologue équipé, et vous réalisez vos séances.
Attention cependant : vérifiez bien que le professionnel soit équipé de ce qu’il faut pour les aisselles !
Cela peut être intéressant pour tester sur vous l’efficacité de l’ionophorèse. Vu l’incertitude de résultat sur la sueur des aisselles, je pense que c’est un bon compromis :
- faire une dizaine de séances remboursées chez un professionnel équipé ;
- acheter la machine si vous voyez une efficacité et que vous supportez bien les séances.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cet article dédié au remboursement par la sécurité sociale de l’appareil d’ionophorèse.
L’achat et la location des appareils d’ionophorèse n’est pas remboursé par la sécurité sociale et les mutuelles. Les séances d’ionophorèse pratiquées chez un kiné, podologue ou dermatologue le sont.
Quels sont les éventuels effets secondaires de l’ionophorèse ?
On peut s’attendre aux mêmes effets secondaires avec l’ionophorèse des aisselles qu’avec l’ionophorèse appliquée sur les autres parties du corps. Il faut garder en tête que ces effets secondaires sans peu graves et cessent dès qu’on arrête les séances.
Voici ces effets :
- picotements dans la zone traitée (88 % des gens en ont) ;
- démangeaisons (26 %) ;
- rougeurs (14 %) ;
- vésicules ou dermabrasions (2 %) ;
- brûlures (très rare, risque estimé 1/50 000) ;
- douleur.
Pour en savoir plus et savoir comment les éviter et les limiter, consultez mon article dédié aux effets secondaires de l’ionophorèse.
Les effets secondaires de l’ionophorèse sont fréquents mais peu graves. Il s’agit le plus souvent de picotements qui cessent dès qu’on arrête la machine.
Que peut-on faire d’autre si l’ionophorèse ne marche pas sur les aisselles ?
Il y a heureusement d’autres traitements contre la transpiration excessive des aisselles. C’est même la zone du corps pour laquelle il existe le plus de traitements !
Je vous les présente brièvement un par un. En consultant mon site, vous en apprendrez plus sur ces différents traitements alternatifs à l’ionophorèse.
Anti-transpirants
C’est le traitement à recommander en priorité. Il faut utiliser des antitranspirants vraiment dédiés à l’hyperhidrose axillaire (et non à la transpiration de M. et Mme tout le monde).
Ils sont le plus souvent à base de :
Toxine botulique
La toxine botulique est assez efficace contre la transpiration, mais son effet ne dure que quelques mois. Il faut ensuite recommencer, et ces soins coûteux ne sont généralement pas remboursés.
Médicaments
Cette solution est encore peu connue : prendre des médicaments (comme l’oxybutinine) contre la transpiration excessive. Pourtant, elle dépanne de nombreuses personnes, quand les autres traitements “plus doux” n’ont pas marché.
Ces médicaments se prennent sous ordonnance ou supervision médicale. Des effets secondaires sont fréquents. Mais pour certaines personnes, la balance bénéfice-risque est jugée tout de même favorable.
Miradry
J’écris beaucoup sur le Miradry contre l’hyperhidrose des aisselles, car il y a beaucoup d’informations fausses ou imprécises à son sujet. Ce traitement coûte cher, il n’est pas remboursé. Les effets secondaires du Miradry sont rares mais potentiellement graves.
Sympathectomie thoracique
La sympathectomie est une opération réalisée par des chirurgien-nes thoraciques. Elle est efficace contre la transpiration des aisselles, mais un effet secondaire est très fréquent : l’hyperhidrose compensatrice.
La majorité des personnes se mettent à transpirer plus d’autres parties du corps. Parfois, elles préfèrent tout de même que de trop transpirer des aisselles. Parfois, elles regrettent l’opération.
Laser, ultrason, radiofréquence
D’autres traitements de l’hyperhidrose des aisselles sont parfois proposés. Leur pertinence reste à démontrer, mais vous en saurez plus en consultant mes articles dédiés :
- le laser contre la transpiration excessive ;
- les ultrasons ;
- la radiofréquence.
Vêtements et autres astuces pour camoufler
Parfois, aucun traitement ne sous satisfait. Ou on a peur des effets secondaires, et on préfère s’abstenir de tout traitement. Dans ce cas, les personnes décident souvent :
- d’accepter la maladie, de vivre avec l’hyperhidrose ;
- ou d’utiliser des vêtements et autres accessoires pour cacher les auréoles sous les bras.
Vous avez quelque chose à ajouter sur le traitement de l’hyperhidrose des aisselles ou sur l’ionophorèse ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ! Même chose si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir.
J’en dis plus sur les causes et les solutions contre la transpiration excessive dans mon ebook :
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📕 Sources 📕
Thomas L, Fatah S, Carmichael AJ. Tap water iontophoresis may be ineffective for axillary hyperhidrosis. Clin Exp Dermatol. 2015 Apr;40(3):337-8. doi: 10.1111/ced.12485. Epub 2014 Sep 30. PMID: 25267146.
Dogruk Kacar S, Ozuguz P, Eroglu S, Polat S, Karaca S. Treatment of primary hyperhidrosis with tap water iontophoresis in paediatric patients: a retrospective analysis. Cutan Ocul Toxicol. 2014 Dec;33(4):313-6. doi: 10.3109/15569527.2013.875559. Epub 2014 Jan 9. PMID: 24405389.
Hélas moi ses bien plus pire l’hyperidrose compensatrice !!!
Oui, ce doit être vraiment difficile. Opter pour la sympathectomie est un choix très difficile !